Mardi 31 mars 2015 Mobilisons-nous !

Quelle association au service des jardins partagés ? Tribune de JPP

Graine de Jardins fait face à des difficultés et son équipe salariée va être significativement réduite dans les prochaines semaines. A un moment où il est urgent de renforcer le réseau des jardins partagés d’Île de France, JPP le jardinier (jardin Saint-Serge et collectif Jardiz’neuf) publie une tribune :

Quelle association au service des jardins partagés ?

La crise financière que connaît Graine de jardins peut se résoudre de deux manières :

  • une ouverture plus grande vers les jardins partagés,
  • le recours au mécénat.

On peut évidemment envisager le recours aux deux à la fois.

Le choix appartient à Graine de jardins. Mais, de mon point de vue, il n’est pas neutre quant aux besoins des jardins partagés eux-mêmes.
La crise actuelle est le prétexte pour l’État de se désengager du milieu associatif et d’inciter les associations sevrées de ressources à se tourner vers les grands groupes privés. Les associations sont somme toute invitées à mettre la tête dans la gueule du loup. Et dans notre cas tout particulièrement le jardinage peut se révéler, en terme d’ image, bonne opération de greenwashing pour ces grands groupes. On a le droit évidemment de penser que le modèle de l’entreprise est le bon modèle pour le fonctionnement général de la société. On peut penser aussi, c’est mon cas, que le monde associatif est le dernier rempart contre la résignation au chacun pour soi.
Parallèlement, on voit à l’occasion de la révision du PLU, que les tensions entre le nécessaire besoin de loger la population d’ Île de France et le nécessaire besoin de conserver et développer des espaces dévolus à la nature risque bien d’être arbitré par la spéculation immobilière.

De quelle association ont donc besoin aujourd’hui les jardins partagés et leurs jardiniers ?

Jusqu’à présent Graine de jardins a assuré une fonction vitale qui est l’aide (gratuite pour les jardins ) à la création et à la gestion.

D’autres besoins ne sont pas ou peu couverts :

  • l’aide au jardinage proprement dit (ce que font les grandes associations de jardins familiaux)
  • la représentation des jardins auprès des décideurs : les jardins qui subissent des attaques doivent se débrouiller seuls, les insuffisances de la Charte Main verte ou des accords passés avec les municipalités ne sont pas négociables.

Jardizneuf a répertorié les points qui pourraient être l’objet de discussion . En cette année de Sommet sur le sol parisien sur l’environnement, la simple décence voudrait qu’il y ait un moratoire sur les fermetures de jardin.

Le positionnement actuel de Graine de jardins n’est pas très clair. Au fil de l’accroissement du nombre de jardins, Graine de jardins s’est éloigné des jardiniers. Combien de jardiniers aujourd’hui la connaissent ? Et parmi ceux qui la connaissent combien font vraiment la différence entre elle et la cellule Main verte pour Paris, les municipalités pour la banlieue ?

Au final, ce dont nous avons besoin aujourd’hui,c’est d’un lieu où l’on se sent chez soi et non pas d’un lieu où l’on se rend en visite ,c’est d’une association qui nous dise non pas « qu’est-ce que je peux faire pour vous ? » mais « qu’est-ce qu’on peut faire ensemble ? » .

Informations