Mémoire de recherche Janvier 2015

Production alimentaire et pratiques culturales en agriculture urbaine

Production alimentaire et pratiques culturales en agriculture urbaine Analyse agronomique de la fonction alimentaire des jardins associatifs urbains à Paris et Montréal.

Thèse de Sciences agronomiques de Jeanne POURIAS, Institut des Sciences et Industries du Vivant et de l’Environnement (AgroParisTech), soutenue le 19 décembre 2014.

Résumé
Cette thèse en agronomie et sciences de l’environnement, menée en co-tutelle entre l’UQAM et AgroParisTech sur deux terrains d’étude (région parisienne et Montréal) porte sur l’analyse de la fonction alimentaire d’une forme d’agriculture urbaine non-professionnelle : les jardins associatifs urbains. Elle s’intéresse à l’importance de la fonction alimentaire des jardins du point de vue des jardiniers, au sein des autres fonctions qu’ils attribuent aux jardins, et a pour objectif d’apporter des éléments quantifiés sur les productions des jardins. Le postulat de départ de la thèse est un postulat de cohérence entre les fonctions attribuées aux jardins par les jardiniers, les pratiques culturales des jardiniers et les productions de leurs jardins. La thèse a donc pour objectif de décrire ces trois volets et leurs liens réciproques. Après avoir exposé la problématique, défini la question de recherche en lien avec l’état de l’art sur l’agriculture urbaine et les jardins associatifs, nous abordons les méthodologies employées qui combinent des entretiens semi-directifs et directifs (questionnaires) auprès d’un échantillon de jardiniers dans 8 jardins associatifs de Paris et Montréal, l’observation sur le terrain des pratiques de ces jardiniers et la mesure des productions des parcelles. Les résultats sont présentés en quatre chapitres. Nous montrons tout d’abord la diversité des textes qui s’appliquent aux jardins associatifs, et les préconisations qu’ils contiennent destinées à encadrer les pratiques des jardiniers, en mettant en évidence les aspects antagonistes qui peuvent exister d’un règlement à un autre ou même au sein d’un règlement. Deuxièmement, nous montrons la complexité de la fonction alimentaire des jardins associatifs, la place centrale qu’elle occupe dans les motivations exprimées par les jardiniers et ses liens avec les autres fonctions des jardins. Troisièmement, nous décrivons et organisons l’analyse des pratiques culturales des jardiniers, et mettons en relation ces pratiques culturales, qui sont variées mais dont la cohérence peut être révélée par la construction d’une typologie, et les fonctions attribuées aux jardins. Nous montrons ainsi que l’importance accordée à la fonction alimentaire est corrélée au niveau d’intensité des pratiques, mais que les jardiniers orientent également leurs pratiques en fonction d’autres fonctions qu’ils attribuent au jardin. Enfin, le dernier chapitre de résultat présente des données sur les niveaux de production dans les jardins : nous observons des rendements variables et mettons en évidence un des déterminants importants des rendements qui est l’intensité de l’utilisation du sol. Nous concluons sur l’importance d’approfondir cette étude des productions en lien avec la connaissance des pratiques après avoir discuté des apports méthodologiques de la thèse et des limites de notre démarche.