Photo Avril 2013

Les murs à pêches : toute une histoire !

Un peu d’histoire

En 1850 les ’Murs à Pêches’ délimitaient les parcelles des horticulteurs de Montreuil , les parcelles couvraient une surface de 500 hectares sur les 900 hectares de la ville , 600 kilomètres de murs encadraient ces parcelles qui faisaient vivre 600 des 800 familles qui peuplaient la ville et permettaient la production de 17,5 millions de pêches.

Ces pêches étaient acheminées aux Halles de Paris, en face de Saint Eustache, sur l’ emplacement du ’carreau’ de Montreuil, ces fruits de qualité se retrouvaient sur les tables des souverains (Angleterre , Russie) et sur les étals des épiceries fines (Fauchon) dans les dernières années de réelle production.

Les murs reposaient sur des fondations de 50 cm de hauteur , ils mesuraient 2,5 m de haut et sur le sommet un ’chaperon’ (petit toit) assurait l’étanchéité du mur et en partie la protection des fruitiers palissés sur les murs (des échalats et paillassons complétaient la couverture des fruitiers) .

Ces murs, d’une épaisseur de 50 cm à la base et de 30 cm au sommet , étaient réalisés avec des matériaux récupérés des carrières de gypse : des silex assurant la rigidité du mur et du platre (provenant de la cuisson du gypse de 2eme qualité alimentée par du bois dans des ’igloos’ réalisés en couches successives de gypse et bois) qui assurait le lien avec les silex.

Sur certaines longueurs ces murs étaient remplis à l’intérieur de platre et sur d’autres parties de terre ce qui les fragilisait et provoquait l’ effondrement de ces murs, car après la disparition du ’chaperon’ la pluie lessivait le coeur de terre et le gel faisait éclater les parois.

Ces murs tout en longueur sont orientés principalement Nord-Sud, leurs faces Est sont ensoleillées le matin, leurs faces Ouest l ’après midi.

Beaucoup de murs signifiait beaucoup de fruits ce qui entrainait des parcelles étroites (5 à 6 m) avec un ensoleillement maximal, des puits situés dans les murs assuraient un approvisionnement en eau.

murs en péril

Le développement industriel, l’accroissement de la population, le choix des ouvriers horticoles pour les salaires plus importants des emplois industriels, les wagons frigorifiques remontant les fruits des régions du sud (permettant une culture plus facile et à moindre frais) ont provoqué la disparition de cette activité horticole et aussi un abandon de ces parcelles.

Le manque d’entretien des murs a provoqué :

  • le développement d’ une végétation sauvage limitant le jardinage
  • la disparition des ’chaperons
  • le creusement de trous importants dans les murs
  • l’ obturation des puits existants
  • l’ écroulement de nombreux murs

On re-fait le mur ?

Aujourd’hui l’association ’MAP’ réalise progressivement la restauration des parties les plus abimées à travers deux types d’actions :

  • un chantier d’ insertion avec formation en alternance
  • un chantier ’Remparts’ (volontaires partageant leurs journées entre les travaux de maçonnerie et la découverte de Paris).

Les photos jointes à ce document ont été réalisées dans le cadre du chantier ’Remparts’, en août 2007.