L’association "le Passe Muraille" œuvre pour la protection et la valorisation du patrimoine. Ses activités sont réparties en différents secteurs : l’animation, l’insertion, la formation, la restauration du patrimoine et l’édition (magazine Patrimoines en région).
Le Passe Muraille participe à l’animation des neuf jardins partagés de Montpellier avec l’association État des Lieux notamment. Elle organise également des visites de jardins publics montpelliérains pour lesquelles des artistes interviennent. L’objectif est que les habitants se réapproprient les parcs publics, les fréquentent et s’y sentent bien…
Jean-Michel Forn, coordinateur du secteur animation et Anne Baffrey, animatrice, nous ont raconté l’histoire du jardin partagé le "Carré Jupiter".
Nous sommes dans le quartier sud de la Mosson, à Montpellier. L’habitat date des années1960/70, l’architecture un peu brutale et déshumanisante présente un ensemble d’immeubles en forme de carrés caractérisés par une cour intérieure.
Le jardin partagé du Carré Jupiter est un réel terrain d’expérimentation, tant dans sa forme que dans ses objectifs. L’implantation du jardin s’est faite dans une cour d’immeuble : cet espace en forme de carré est entouré d’habitations. Autrefois il servait d’espace de jeux pour les enfants, puis, au fil du temps il a été délaissé, dégradé... Des incidents ont même entraîné sa fermeture. Complètement close, la cour est ensuite devenue une décharge à ciel ouvert. Les fenêtres des appartements donnant directement sur la cour, il était très facile d’y jeter ses déchets, ses poubelles ! Ayant une partie de ses locaux sur ce territoire, le Passe-Muraille s’est retrouvé comme spectateur de cet amas d’immondices… Alors « l’idée a été de récupérer ce carré et que les habitants se l’approprient », explique Jean-Michel Forn.
L’association a alors réuni l’office HLM (ACM), propriétaire du parc immobilier et du terrain, le centre social CAF voisin et la mairie de Montpellier. Cette dernière n’était pourtant pas directement impliquée (en terme de propriétés, de biens…) mais étant à l’origine du programme Montpellier Main Verte, elle pouvait apporter son expertise et montrer que ce type de projet est viable… Se réunir autour de la table a donc permis aux différents acteurs du projet de trouver un compromis, de savoir qui prend en charge les aménagements, qui finance quoi et comment chacun se positionne…
L’idée d’un jardin partagé a été très bien accueillie dans la résidence. Si les habitants étaient peu nombreux au départ, ils représentent maintenant une dizaine de familles. Tandis que pour certaines personnes le jardinage est de l’ordre de la découverte, pour d’autres cette activité renvoie aux souvenirs de leurs parents...
Le jardin est divisé en deux : une partie est composée de parcelles individuelles et familiales (à une parcelle correspond une famille) ; l’autre partie comprend une grande parcelle collective qui sert d’atelier animé par Anne Baffrey, du Passe-Muraille. On y expérimente tous ensemble pour ensuite pratiquer sur sa propre parcelle.
Si les parcelles ne sont pas collectives, l’esprit du jardin, lui l’est : les habitants jardinent ensemble : « ils vont même se chercher pour aller jardiner ». L’organisation est collective également puisqu’il faut gérer tous ensemble l’arrosage, les différents travaux du jardin…
L’avantage de parcelles familiales c’est que "chacun cultive ce qu’il veut" nous explique J.M Forn.
Chaque jardinier a sa propre clef, il est libre de venir quand il veut (en respectant les horaires indiqués dans le règlement intérieur).
L’impact du jardin sur les jets de déchets est difficile à quantifier mais à mesure qu’il est investi, l’espace semble davantage respecté. Les jardiniers réagissent lorsque deux enfants qui se retrouvent seuls chez eux, jettent des détritus par la fenêtre, une forme de respect de cet espace se met ainsi en place.
Cette configuration de cour carrée est très fréquente dans le quartier, c’est pourquoi si cette première expérience de jardin collectif de pied d’immeuble porte ses fruits, elle a des chances d’être étendue à l’ensemble de la résidence Jupiter.
Retrouvez une vidéo du jardin réalisée par l’association Kaina en cliquant ici.
L’association Kaina a été créée en Mars 2000. Elle a pour objet de promouvoir et développer des animations éducatives, sociales et culturelles en utilisant pour support l’outil audiovisuel. Installée dans le quartier sud de la Mosson, l’association Kaina intervient sur l’ensemble du territoire du département, sur les champs de l’éducation, de la culture, du social, des loisirs et de la formation.
Kaina est une association de quartier animée par des professionnels de l’audiovisuel : leur activité consiste dans le fait de filmer des initiatives et des projets de quartier. On comprend pourquoi l’appropriation du carré « jupiterre » par les habitants les a intéressés ! La suite en images !
